
Laska retrouvée après 10 jours en cavale

Ne jamais pourchasser un chien perdu
Votre chien a disparu ? Ne perdez pas espoir.
Chaque minute compte, et savoir comment réagir peut faire toute la différence. Cette vidéo présente les meilleures techniques de recherche pour augmenter vos chances de retrouver votre chien rapidement et en sécurité.
Lorsqu’un chien se perd, c’est un véritable choc. La peur, la panique et le sentiment d’impuissance peuvent vite s’installer. Pourtant, agir méthodiquement et avec les bons réflexes permet souvent un dénouement heureux.
Dans cette vidéo, vous découvrirez :
- comment organiser efficacement les recherches ;
- où concentrer vos efforts selon le comportement d’un chien perdu ;
- les erreurs fréquentes à éviter ;
- et les actions concrètes à poser dès les premières heures.
Chaque conseil repose sur l’expérience de bénévoles et de familles qui ont retrouvé leur compagnon après des jours, parfois des semaines de recherches.
Parce qu’au-delà des techniques, cette vidéo transmet aussi un message d’espoir : chaque chien perdu mérite qu’on se batte pour le retrouver.
- Comprendre le « Mode Survie » : Un chien perdu change de comportement et peut fuir ses propres maîtres. Ne le prenez pas personnellement, c’est un instinct de protection.
- L’erreur fatale : Ne courez jamais après votre chien et ne criez pas son nom avec détresse.
- La Technique 505 : Le maître appelle de façon joyeuse pendant 5 minutes tous les 500 mètres.
- L’affichage papier : C’est votre meilleur allié. Les réseaux sociaux s’essoufflent après 48h, mais les affiches dans le quartier durent.
- Ancrage : Utilisez vos odeurs (vêtements portés) pour stabiliser le chien dans un secteur.
Transcription intégrale de la vidéo
[Texte à l’écran] Introduction et mise en garde : Les avis et recommandations concernant les techniques discutées dans cette rencontre sont basés sur des faits vécus par nos clients ainsi que sur nos propres expériences. Sachez qu’il n’y a pas de solutions rapides et miraculeuses pour retrouver un chien perdu.
[Musique]
Les techniques de recherche servent à localiser le chien.
Les techniques de capture servent à sécuriser le chien.
De bonnes techniques de recherche permettent de maximiser les chances de récupérer son animal.
À l’inverse, de mauvaises techniques peuvent augmenter la durée de la perte, repousser le chien ou induire en erreur.
Mélissa : Allô! Tout va bien? Ça fonctionne, prise deux! La semaine passée, on a eu des petits problèmes techniques, mais Geneviève nous a tout réglé ça. Mon nom est Mélissa Viau et je suis l’organisme Ge cherche Charly depuis les tout débuts. Aussitôt que Geneviève a lancé ce concept, j’ai tout de suite embarqué. J’ai écrit pendant 20 ans des chroniques sur les animaux, principalement dans les journaux au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Maintenant, je suis du côté de la radio, mais je m’intéresse toujours au monde animalier; c’est quelque chose que je garde très près de moi.
On s’est toujours tenues au courant, Geneviève et moi, de tout le développement. C’est devenu gros! Ge cherche Charly est une idée que tu as eue en 2019, Geneviève, après un événement que la plupart des gens ici connaissent un peu. En 2020, c’est devenu plus concret et c’est maintenant un réseau présent partout au Québec. Geneviève, je vais te laisser te présenter, mais je tiens à dire à ceux qui nous écoutent : ce n’est pas seulement pour ceux qui ont perdu leur chien. Même si vous vous dites « mon chien ne se sauvera jamais », cela peut arriver à n’importe qui. Nous allons expliquer ce qui se passe dans ces moments-là. Vous verrez qu’avec Geneviève, on apprend à mieux connaître et mieux communiquer avec nos chiens.
Geneviève : Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis la fondatrice de Ge cherche Charly. Je m’appelle Geneviève Duperron. Le « Ge » de Ge cherche Charly est simplement le diminutif de mon prénom. C’est vraiment un honneur, Mélissa, de t’avoir parmi nous ce soir pour animer. Comme tu le disais, tu nous suis depuis le début. Pour ceux qui ne le savent pas, allez voir sur notre site web sous l’onglet « Médias » : Mélissa a été l’une des premières à faire des chroniques journalistiques sur des dossiers que nous avions au Saguenay.
Mélissa : Comment ça va se passer concrètement? On va expliquer le déroulement des recherches. En cinq ans, Geneviève, tu as développé une expertise unique pour retrouver un chien égaré. J’ai hâte que tu nous expliques cela, car comme je le mentionnais, tout chien peut tomber dans ce qu’on appelle un « état de survie ». J’appelle aussi cela un état de panique dont le chien semble ne pas pouvoir sortir. Cela peut durer des semaines, voire des mois. Dans cet état, le chien ne revient pas à lui-même : le seul sens qui lui reste est l’odorat, mais il ne reconnaît plus son environnement ni même sa famille.
Cela peut arriver au chien le mieux dressé au monde. Je l’ai observé moi-même : à l’époque où je rééduquais des chiens abandonnés, j’en ai vu tomber dans cet état de survie. Parfois, c’est après avoir été réprimandé pour une gaffe dans la maison; le chien est envoyé dehors et il « déconnecte ». C’est gênant, les gens n’osent pas dire « j’ai chicané mon chien et on dirait qu’il ne veut plus vivre ici », mais cela arrive. Les contextes sont variés : un feu d’artifice, un bruit soudain… le chien panique et, s’il n’est pas équipé d’un GPS, l’accident arrive vite.
Geneviève : Exactement. Même si au départ il ne fait que vagabonder, tôt ou tard durant sa cavale, il risque de tomber en mode survie, surtout après une nuit dehors où il perd tous ses repères. Les maîtres ont souvent beaucoup de difficulté à croire que leur chien ne les reconnaîtra pas. C’est paniquant.
Mélissa : À quel moment devrait-on paniquer assez pour contacter Ge cherche Charly? Est-ce après une heure? 24 heures?
Geneviève : J’aime le mot « logistique », car cela représente bien notre travail. C’est une grosse logistique pour guider le maître et lui donner un « cours 101 ». Plus on nous contacte rapidement, plus le maître posera les bons gestes immédiatement. Parfois, les gens nous appellent en fin de soirée après avoir fait exactement le contraire de ce qu’on suggère. En nous contactant vite, on crée un dossier, et nos bénévoles deviennent les yeux du maître sur les réseaux sociaux pendant que celui-ci pose des gestes concrets sur le terrain.
Mélissa : On a souvent le réflexe d’annoncer la perte sur les réseaux sociaux en donnant le secteur exact. Cela crée un engouement, mais les gens, en voulant bien faire, peuvent repousser le chien encore plus loin.
Geneviève : Je suis fière de notre mission d’éducation. En 2019, le terme « mode survie » n’était pas connu au Québec. Aujourd’hui, les gens utilisent nos termes et parlent d’approche passive plutôt que de tenter d’attraper l’animal. Il faut bien comprendre la différence : les techniques de recherche servent à localiser le chien, tandis que les techniques de capture servent à le sécuriser.
Souvent, les gens se font offrir des services payants de communication animale ou de voyance. Ge cherche Charly est un organisme entièrement bénévole et gratuit. Nos recommandations sont basées uniquement sur nos connaissances et la bonne volonté. Depuis 2019, nous avons aidé plus de 6 000 chiens, et je peux affirmer qu’aucun n’a été retrouvé grâce à la communication animale. Au contraire, cela fait perdre un temps précieux et laisse place à des interprétations basées sur des informations déjà publiques sur Facebook ou Google Maps.
C’est la même chose pour certains services de pistage. Au Québec, il existe des organisations professionnelles, mais attention aux charlatans qui chargent des sommes astronomiques (parfois jusqu’à 4 000 $) sans résultats. Un chien en mode survie risque d’être effrayé s’il se sent traqué par un inconnu et un autre chien.
Mélissa : Et qu’en est-il des récompenses en argent?
Geneviève : C’est un point d’interrogation. En 2019, j’ai vu une récompense de 1 500 $ transformer une recherche en « chasse au trésor ». Les gens ne partageaient plus les signalements au maître pour garder la récompense pour eux, ou ils couraient après le chien avec des filets, le mettant en danger. Cela attire aussi les fraudeurs. Nous ne recommandons pas la récompense au début. Si après une ou deux semaines de recherches intensives il n’y a aucun signalement, on peut l’envisager comme dernier recours, mais il faut rester très prudent.
Mélissa : Parlons technologie. Le drone est-il un bon outil?
Geneviève : Avec le feuillage l’été ou si le chien est immobile, on ne voit rien. À moins d’avoir un drone thermique de haute qualité (plus de 10 000 $), c’est souvent une perte de temps. De plus, ne pas voir le chien au drone ne signifie pas qu’il n’est pas dans le secteur.
Mélissa : Et les battues citoyennes?
Geneviève : Chercher par une battue, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. On risque surtout de repousser le chien. Un chien en mode survie se cache très bien; il peut être à deux mètres de vous dans un buisson sans que vous ne le voyiez. Nous recommandons la battue seulement dans des cas très précis : si le chien est coincé avec sa laisse, s’il est sourd ou aveugle, ou s’il y a un risque élevé de collets dans le secteur. Sinon, il vaut mieux miser sur la collaboration avec les agriculteurs, les chasseurs et les trappeurs locaux.
Mélissa : Est-ce qu’on doit crier le nom du chien ou faire du bruit?
Geneviève : Non. Crier son nom peut l’effrayer ou être associé à une réprimande. On ne recommande pas non plus les jouets qui font du bruit (squeakers) ou de taper dans ses mains. La technique que nous préconisons est la « Technique 505 » : le maître, et seulement lui (ou une personne très familière), appelle le chien de façon joyeuse et positive pendant 5 minutes tous les 500 mètres, puis il écoute. Souvent, en regardant dans le rétroviseur, les maîtres voient le chien sortir du bois pour suivre l’auto.
Mélissa : On suggère souvent de sortir les odeurs du chien ou son lit.
Geneviève : C’est une bonne idée si c’est adapté. Si c’est un chien de traîneau qui dort sur de la paille, son coussin ne sera pas un repère. C’est pourquoi notre formulaire est détaillé : pour donner des conseils spécifiques. L’idée est de créer une « station d’ancrage » avec de la nourriture et des odeurs familières (comme un chandail porté par le maître) pour stabiliser le chien dans un secteur avant de tenter une capture.
Mélissa : On termine avec les affiches et le GPS.
Geneviève : Les réseaux sociaux sont utiles les premières 48 heures, mais l’affichage papier reste la méthode la plus efficace à long terme. Une affiche visible de loin avec un numéro de téléphone permet de joindre les gens du quartier qui ne sont pas forcément sur Facebook. Quant au GPS, nous recommandons le traceur de type Tractive plutôt que les Apple AirTags. Le Tractive possède sa propre carte SIM et donne une position précise partout où il y a du réseau cellulaire, ce qui est crucial pour localiser un chien en forêt.
Mélissa : Merci Geneviève pour cette expertise. Ge cherche Charly est vraiment devenu une référence incontournable au Québec.
Geneviève : Merci ! En conclusion, rappelez-vous toujours de vous poser cette question avant d’agir : « Est-ce que ce que je m’apprête à faire pourrait aggraver la situation? » Si la réponse est oui, ne le faites pas. La patience et la logistique sont vos meilleures alliées.



